Des Algériennes ont lancé le hashtag pour dénoncer le harcèlement dont elles sont victimes dans la rue. Elles ont appelé à photographier et à dénoncer publiquement les harceleurs sur les réseaux sociaux, suscitant une controverse juridique et sociale en Algérie. Les participantes à cette campagne ont publié des vidéos de jeunes hommes et d’adolescents les harcelant sur la voie publique. Une femme a filmé plusieurs voitures s’arrêtant pour la draguer et la harceler, tandis qu’une autre a filmé l’un de ses harceleurs faisant un geste indécent et lui demandant son numéro de téléphone. Ces vidéos sont devenues virales en quelques heures.
Certaines ont estimé que la campagne mettrait fin, ou du moins limiterait, le harcèlement des femmes dans les lieux publics en dissuadant les harceleurs : « Le meilleur moyen de dissuader ces harceleurs est de les dénoncer aux Algériens et de les poursuivre en justice, afin que d’autres en tiennent compte. » Un autre a déclaré : « C’est une solution pour les hommes opprimés qui violent l’honneur des femmes et n’ont aucune honte à les harceler, allant même jusqu’à prononcer les mots les plus obscènes devant elles ». Cependant, d’autres ont estimé que « la tenue indécente des femmes rend les victimes de harcèlement partiellement responsables : … ce sont généralement les femmes qui les provoquent, portant des vêtements indécents qui ne correspondent pas à la nature de la société dans laquelle elles vivent ».
Un autre a ajouté : « … le harcèlement est un problème de société, pas un problème de femmes. Hommes et femmes doivent se mobiliser pour réduire ce phénomène ». D’autres ont mis en garde contre la publication de photos ou de vidéos de harceleurs sur les réseaux sociaux, car cela peut entraîner des problèmes juridiques pour ceux qui les photographient : « … une erreur ne peut être réparée par une erreur plus grave. La sanction pour un harceleur n’est pas la diffamation, mais l’application de la loi. Kenza Khatou, membre du groupe Féministe-Algérie, a déclaré : « …J’ai suivi avec intérêt cette tendance lancée par de nombreuses femmes et filles algériennes sur les réseaux sociaux, où elles ont accompagné les photos et vidéos de leurs harceleurs de la célèbre chanson féministe « La Kakoufoni ».
