Société

La société civile congolaise cherche à transformer les déchets en opportunités économiques

La République démocratique du Congo est confrontée à une grave crise environnementale due à la pollution plastique, avec des rivières qui s’étouffent et des déchets qui s’accumulent dans des décharges à ciel ouvert, ce qui a un impact négatif sur les systèmes d’assainissement et la santé publique. Chaque jour, la ville de Kinshasa produit à elle seule environ 9 000 tonnes de déchets, dont 1 800 tonnes de plastique. En l’absence d’une stratégie nationale claire, une grande partie de ces déchets reste négligée, aggravant la crise. « La situation est catastrophique », déclare le Prince Alfred, journaliste et militant écologiste basé à Kinshasa. « Il n’existe pas de politique nationale de gestion des déchets. La situation à Kinshasa est totalement chaotique ».

Les déchets plastiques constituent non seulement une nuisance environnementale, mais augmentent également le risque d’inondation, contribuent à la propagation de maladies et pèsent sur des infrastructures urbaines déjà fragiles. Bien que les autorités aient longtemps ignoré ce problème, la société civile a commencé à agir pour provoquer un changement à partir de la base. Dans plusieurs quartiers de Kinshasa et au-delà, des jeunes, des entrepreneurs, des groupes communautaires et des initiatives locales s’efforcent de transformer les déchets plastiques en opportunités économiques. « Nous travaillons sur la gestion des déchets et le recyclage, avec un accent particulier sur la sensibilisation des jeunes », explique un organisateur local. Il est essentiel de sensibiliser le public aux utilisations alternatives des bouteilles en plastique. Ces activités permettent non seulement de réduire les déchets, mais aussi de stimuler la créativité et d’ouvrir de petites perspectives économiques.

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Malgré l’inspiration que ces efforts apportent, ils sont confrontés à des défis importants, notamment des coûts d’équipement élevés, un manque de financement et un manque de soutien logistique de la part des autorités. « Même avec une sensibilisation, rien ne change sans structures d’accompagnement », prévient Floribert Mboma. « On peut demander aux gens de collecter des bouteilles, mais s’il n’y a pas d’endroit où les livrer ou les vendre, ils finiront par les jeter », actuellement, les entreprises privées de recyclage paient environ 200 francs congolais (environ 0,03 $) par kilogramme, soit l’équivalent de 300 à 400 bouteilles en plastique, un faible rendement qui décourage les particuliers de collecter et de trier.

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