Société

Accusations de sorcellerie : attaque meurtrière dans l’ouest du Burundi

Six personnes ont été tuées dans la province de Bujumbura (ouest du Burundi) lors d’une attaque qualifiée de « brutale » par les autorités locales, soupçonnée d’avoir été perpétrée par des membres du mouvement Imbonerakure, la branche jeunesse du parti au pouvoir, l’incident s’est produit sur la colline de Gasara, à une dizaine de kilomètres de Bujumbura, la capitale économique, où des dizaines de jeunes du mouvement ont pris d’assaut les domiciles de plusieurs habitants, les accusant de pratiquer la sorcellerie, selon des témoignages concordants.

L’attaque a fait six morts, dont deux brûlées vives, tandis que d’autres ont été battues ou lapidées, selon un responsable administratif qui a requis l’anonymat et a qualifié l’incident de « brutalité indescriptible », des militants ont diffusé sur les réseaux sociaux des vidéos de l’attaque, montrant, selon des témoins, des individus soupçonnés d’être membres de la milice Imbonerakure. Le mouvement fait face à des accusations répétées de torture et d’exécutions extrajudiciaires, et Human Rights Watch a documenté des dizaines d’abus qui lui sont attribués sous le régime de l’ancien président Pierre Nkurunziza. Le gouverneur de Bujumbura, Désirée Nsengyonva, a confirmé l’incident, expliquant que le retard de l’intervention policière était dû à l’isolement de la région.

Le gouverneur a condamné ce qu’il a qualifié de « justice populaire inacceptable », soulignant que les victimes avaient été accusées sans fondement d’être impliquées dans ces morts mystérieuses. Par ailleurs, un responsable local a signalé que les forces de sécurité avaient pu secourir trois personnes qui étaient battues à la dernière minute, tandis que la police avait arrêté 12 suspects, sans révéler leur identité. Les accusations de sorcellerie sont courantes au Burundi, où les croyances traditionnelles jouent encore un rôle dans la vie des gens, malgré la prédominance du christianisme. Les morts mystérieuses donnent souvent lieu à de violentes représailles contre les personnes soupçonnées d’être impliquées dans ces pratiques non conventionnelles.

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