Le gouvernement kényan et les habitants locaux ont lié les corps découverts dans le village de Kwa Binzaro à la même secte chrétienne tenue responsable de la mort de plus de 400 personnes dans la forêt voisine de Shakahola en 2023. Richard Njoroge, pathologiste gouvernemental, a déclaré aux journalistes que sept corps supplémentaires avaient été exhumés, portant à 32 le total des corps retrouvés depuis le début des opérations d’exhumation la semaine dernière dans cette région reculée et boisée.
Les recherches se sont poursuivies, avec des travailleurs portant des combinaisons blanches de protection et des gants bleus fouillant les forêts denses à l’aide de pelles et de pioches. Kwa Binzaro se trouve à environ 30 kilomètres (18 miles) de Shakahola, où le chef de la secte, Paul Mackenzie, aurait ordonné à ses adeptes de se laisser mourir de faim, ainsi que leurs enfants, afin de pouvoir aller au paradis avant la fin du monde. Mackenzie, qui fait face à des accusations de meurtre et de terrorisme, nie les accusations portées contre lui. À la suite des découvertes à Shakahola, le gouvernement du président William Ruto s’était engagé à renforcer la surveillance des organisations religieuses et à améliorer la vigilance communautaire.
Dans un article publié dans le journal *The Star*, l’activiste des droits humains Hussein Khalid a déclaré que ces récents décès révélaient l’échec de l’approche sécuritaire descendante, qui a négligé l’engagement avec les communautés locales. Khalid a écrit : « Ce que nous observons est une trahison. Une trahison du devoir le plus sacré de tout État, celui de protéger la vie de ses citoyens. » Le commissaire du comté de Kilifi, où se trouve Kwa Binzaro, a indiqué que 11 suspects avaient été arrêtés dans cette affaire. Les proches des personnes ayant rejoint la secte de Mackenzie attendent désormais les résultats des tests ADN, qui pourraient déterminer si leurs proches font partie des victimes.
