Ce dimanche 31 août marque le deuxième anniversaire du tragique incendie qui a ravagé un immeuble du centre-ville de Johannesburg, tuant 76 personnes. Deux ans plus tard, de nombreuses familles survivantes vivent toujours sans abri adéquat, dans un contexte de mécontentement croissant face aux promesses non tenues du gouvernement. « Ils nous déplacent d’un endroit à l’autre, mais où que nous allions, ils ne nous donnent rien », explique Vusi Tshabalala, une survivante. « Pour moi, je ne vois aucun changement, et si les gens continuent à vivre comme ça, rien ne changera».
Thobeka Biyila, policière volontaire et survivante des incendies, vit désormais dans un abri de fortune peu sécurisé. « J’ai reçu une balle pendant mon sommeil », raconte-t-elle. J’ai été opéré, mais la balle n’est pas sortie de mon corps. Je souffre de fortes douleurs et je dois acheter des médicaments fréquemment. L’endroit est totalement dangereux et je tiens le gouvernement responsable de ce qui se passe. À l’inverse, le président Cyril Ramaphosa a ordonné le nettoyage des quartiers dégradés du centre de Johannesburg en prévision du sommet du G20 qui se tiendra dans deux mois.
L’avocate et militante des droits humains Nomzamo Zondo estime que cette initiative ne doit pas se limiter aux préparatifs du sommet : « Bien que beaucoup de choses ne soient peut-être pas accomplies avant le G20, nous espérons que cet engagement ne s’arrêtera pas après le sommet et que les autorités garantiront des logements décents aux plus démunis et éviteront de nouvelles tragédies comme celle de l’immeuble Usindiso». Alors que nous commémorons l’anniversaire de la tragédie de 2023, la réalité des survivants révèle l’ampleur des inégalités sociales dans l’une des villes les plus riches d’Afrique.
