Le président somalien a annoncé que la Somalie intégrera le swahili, la langue commune de l’Afrique de l’Est, dans ses programmes éducatifs nationaux. Actuellement, l’anglais est utilisé comme langue d’enseignement pour la plupart des matières dans les écoles secondaires à travers le pays, tandis que l’arabe est la seule langue seconde obligatoire enseignée. Cependant, le président Hassan Sheikh Mohamud a souligné la nécessité d’enseigner le swahili dans les écoles et les universités, lors du sommet de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) tenu dans la capitale, Mogadiscio.
La Somalie a officiellement rejoint ce bloc commercial régional composé de huit pays l’année dernière, dans le but de stimuler la croissance économique après trois décennies de guerre. Le swahili, parlé par plus de 200 millions de personnes, est l’une des dix langues les plus répandues au monde. Le président Mohamud a déclaré : « Les universités du pays, en particulier l’Université nationale somalienne, devraient se concentrer davantage sur le développement du swahili, la langue de l’Afrique de l’Est. » Il a ajouté : « L’adoption du swahili est cruciale pour notre intégration régionale ». Le ministre de l’Éducation, Farah Sheikh Abdulkadir, a ajouté que le gouvernement a de grandes ambitions pour l’adoption du swahili à l’échelle nationale. Lors d’une réunion de l’EAC, il a déclaré : « Nous voulons que le swahili devienne une langue de communication, de commerce et d’apprentissage, et même qu’il remplace l’anglais lors de notre prochaine conférence ».
Des dialectes swahili sont déjà utilisés le long de la côte sud de la Somalie, et leur usage s’est répandu à travers le pays ces dernières années, en partie à cause de la guerre civile qui a éclaté en 1991 et entraîné des décennies d’instabilité. Des centaines de milliers de personnes ont fui vers le Kenya, où beaucoup ont appris le swahili, notamment ceux qui ont intégré le système éducatif kényan. Avec une certaine stabilisation de la situation en Somalie ces dernières années, certains locuteurs fluent du swahili sont revenus, souvent avec des liens avec leur pays d’origine. La présence des forces de l’Union africaine a également contribué à la croissance de l’usage du swahili.
