L’Afrique est confrontée à une crise de l’eau qui s’aggrave en raison du changement climatique et de la mauvaise gestion des ressources, contribuant à l’escalade des tensions et des conflits liés à l’eau et à l’augmentation des migrations. Selon les statistiques des Nations Unies, les incidents de violence liés à l’eau ont augmenté de 34 % en 2023, d’après le rapport 2024 « État de l’environnement en Afrique », l’Afrique est le continent qui compte le plus de conflits et de différends liés à l’eau, tandis qu’environ 340 millions de personnes sur le continent n’ont pas accès à l’eau potable. Les responsables et les experts de l’eau estiment que des facteurs naturels et humains, dont le changement climatique et la mauvaise gestion des ressources en eau, sont à l’origine de l’aggravation de la crise de l’eau en Afrique.
Rabie Mokhtar, vice-président de l’Association internationale des ressources en eau (une organisation non gouvernementale internationale), estime que les problèmes de gestion des ressources en eau sur le continent africain exacerbent la crise de l’eau, en plus des facteurs naturels liés au changement climatique. M. Mokhtar a déclaré à l’agence Anadolu que l’immensité de l’Afrique entraîne d’importantes variations de la disponibilité en eau et des précipitations sur le continent. Si certaines régions bénéficient de pluies abondantes, d’autres souffrent de graves sécheresses. Il a ajouté que les solutions proposées aux pays africains diffèrent d’un pays à l’autre. Concernant le problème de la gestion des ressources en eau sur le continent, M. Mokhtar a déclaré : « Le continent africain est confronté à une crise de la gestion de l’eau.
Les agriculteurs manquent de technologies d’irrigation modernes, d’infrastructures adéquates et de formations à ces technologies». Il a appelé à une réforme agricole globale, incluant le soutien au secteur agricole et aux agriculteurs, afin d’empêcher l’aggravation de la crise de l’eau. Il a poursuivi : « La crise de l’eau est une crise alimentaire, une crise de sécurité alimentaire. Si l’eau vient à manquer, la sécurité alimentaire, qui est une question de sécurité nationale, sera compromise».
