Société

Jeune Afrique : Les Peuls sont un peuple tué en silence en Afrique de l’Ouest

Le magazine français Jeune Afrique rapporte que les Peuls d’Afrique de l’Ouest se trouvent pris entre l’enclume des combattants armés et le marteau de l’armée et de ses agents au pouvoir. Face aux violations continues, leurs seules options sont la survie dans des conditions difficiles ou la vie de réfugiés. Dans une longue enquête menée par Mathieu Maillard, Mathieu Millecamps et Mathieu Olivier, le magazine ajoute que les dirigeants du Burkina Faso et du Mali ont contribué à livrer les Peuls aux représailles des groupes paramilitaires et d’autres unités.

L’enquête a indiqué que les tragédies survenues dans ces pays ont des racines, dont l’une remonte au 20 février 2023, lorsque le président burkinabé Ibrahim Traoré a convoqué secrètement la plupart des dirigeants de la communauté peule de son pays, ainsi qu’une dizaine de personnalités religieuses, communautaires et économiques, au palais présidentiel. Il a averti à plusieurs reprises les Peuls qu’ils étaient complices des djihadistes, en disant : « Allez dire à vos pères que s’ils ne déposent pas les armes, je les tuerai, je les tuerai tous ». « Nous avons les hommes et le matériel, et nous sommes prêts », a ajouté le commandant. L’auditoire est resté silencieux, n’osant pas répondre, selon la source des enquêteurs. En effet, dans les semaines qui ont suivi, les soupçons des invités du président ont été dissipés.

Les arrestations de Peuls ont commencé dans la région de Bobo-Dioulasso. Des hommes en civil se sont approchés du domicile de l’imam Mahamadou Diallo, affirmant que des détenus peuls sollicitaient sa présence. Il a accepté de les accompagner et il est porté disparu depuis. Le journal se demande si Mahamadou Diallo a payé de sa vie son appartenance à la communauté peule, expliquant que les échos des avertissements d’Ibrahim Traoré continuent de résonner au-delà de Bob Dioulasso, comme dans la zone de Solinzo, où des miliciens recrutés par l’armée burkinabè ont perpétré un massacre, jetant finalement une dizaine de corps à l’arrière de leur véhicule.

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