Le gouvernement de transition malien a décidé, à l’issue de sa réunion hebdomadaire, de « suspendre les activités des partis politiques sur l’ensemble du territoire jusqu’à nouvel ordre ». Cette mesure, annoncée « pour des raisons d’ordre public », concerne également les associations et organisations à caractère politique. Cette décision intervient alors que les partis politiques s’apprêtaient à organiser de grandes manifestations vendredi prochain pour rejeter la décision du gouvernement de les dissoudre.
Avant cette décision gouvernementale, le Premier ministre malien, Abdoulaye Maïga, avait déposé une requête officielle auprès de la Cour suprême du pays pour qu’elle procède à un examen complet des ressources financières des partis politiques, couvrant la période allant de juillet 2000, date de la publication de la Charte des partis politiques, à mai 2025. Cette décision faisait suite à l’abrogation par le gouvernement malien de la loi régissant la vie des partis politiques dans le pays. Des consultations nationales, boycottées par la plupart des partis, ont recommandé la dissolution de tous les partis politiques.
Des centaines de personnes ont manifesté samedi dernier pour rejeter la dissolution des partis politiques, brandissant des banderoles appelant à la « liberté et à la démocratie » et à la « tenue d’élections ». Ils ont également scandé des slogans tels que « Vive la démocratie, à bas la dictature ! » L’année dernière, les autorités de transition ont suspendu les activités politiques dans le pays pendant trois mois et emprisonné onze dirigeants politiques pendant plus de cinq mois après qu’ils eurent organisé une réunion politique secrète.
