Politique

Un projet de cathédrale présidentielle suscite une controverse constitutionnelle au Kenya

La décision de la Haute Cour du Kenya de suspendre la construction d’une immense cathédrale au sein de la présidence a déclenché un vaste débat sur la laïcité de l’État, alors que les critiques envers le président William Ruto s’intensifient en raison de son mélange croissant de religion et de politique. La semaine dernière, le juge Chacha Mwita a émis une ordonnance conservatoire suspendant les travaux de construction d’une église pouvant accueillir 8 000 personnes dans l’enceinte de la présidence, un projet estimé à environ 9,3 millions de dollars, et ce, jusqu’en novembre 2025. Cette décision fait suite à une pétition déposée par des organisations de la société civile, qui ont estimé que le projet violait l’article 8 de la Constitution kenyane de 2010, qui stipule explicitement qu’« il ne peut y avoir de religion officielle de l’État ».

Selon un rapport publié par le site *Africa Report*, cette décision a ravivé un vieux débat sur l’engagement du Kenya envers le principe de laïcité, en particulier dans le contexte d’une présence croissante de la religion dans le discours politique de Ruto. Depuis ses débuts en tant que jeune prédicateur au sein du parti de l’Union nationale africaine, jusqu’à son ascension politique sous le président Daniel arap Moi, Ruto n’a jamais caché son appartenance évangélique, en faisant même un élément central de son identité politique. En juillet dernier, il a déclaré : « Je ne m’excuserai auprès de personne pour la construction d’une église. Que le diable soit mécontent et fasse ce qu’il veut », une déclaration qui a suscité une vive controverse sur les sources de financement du projet.

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Malgré ses affirmations selon lesquelles le financement est privé et ne provient pas des contribuables, le manque de transparence sur l’origine des fonds a accentué les critiques, surtout dans un contexte de crise économique que traverse le pays. Dans un pays où plus de 80 % de la population se déclare chrétienne, le discours religieux de Ruto trouve un large écho, notamment parmi ses partisans dans le cadre de sa campagne « Nation des travailleurs ».

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