À une dizaine de jours des élections législatives et municipales, le ministère de l’Intérieur gabonais a annoncé avoir validé 18 000 candidatures sur les 30 000 déposées auprès de la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et des référendums, prévues pour les 27 septembre et 11 octobre. Selon le ministre de l’Intérieur, Herman Immongault, plus de vingt partis politiques officiellement reconnus, ainsi que de nombreux candidats indépendants, se disputent les suffrages des électeurs à partir du 17 septembre, date officielle du lancement de la campagne électorale.
Cette situation reflète un changement majeur dans le paysage politique gabonais, traditionnellement dominé par le Parti démocratique gabonais. Le ministre y voit une preuve de maturité politique, déclarant : « Ces candidats, issus de partis politiques, ont réfléchi à se présenter en indépendants ou sous une autre bannière, ce qui est louable. […] Cette maturité démontrée par les indépendants marque peut-être le début de la formation de nouveaux partis politiques ». Le ministre Immongault reste optimiste : « Je pense que tout le monde tirera des leçons de ce premier jet afin que la couleur de notre parlement reflète vraiment ce que nous voulons. » Ces scrutins jumelés représentent un défi organisationnel majeur pour le gouvernement gabonais. Le ministère de l’Intérieur affirme être prêt à relever ce défi, malgré la complexité liée à la mobilisation des ressources au niveau national et au sein de la diaspora gabonaise, qui disposera de deux sièges parlementaires conformément au nouveau découpage électoral.
La Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et des référendums (CNOCER), opérationnelle depuis juillet 2025, a supervisé la révision des listes électorales et la distribution du matériel, prêt à 90 % selon les derniers audits. Cependant, des inquiétudes persistent quant à la transparence et à l’intégrité du processus. Fin août, le président Brice Clotaire Oligui Nguema a mis en garde contre d’éventuelles irrégularités dans les listes de candidats, exigeant « transparence, rigueur et respect des règles ». Le ministre Immongault a reconnu ces défis, tout en assurant que toutes les mesures nécessaires ont été prises pour garantir des élections équitables.
